Téhéran, 14 juin 2025 – Le régime iranien a de nouveau menacé ce matin de fermer le détroit d’Ormuz, point de passage stratégique par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial, si « l’agression israélienne continue » et si « les États-Unis n’interviennent pas pour calmer Tel Aviv ». Cette rhétorique belliqueuse, exprimée par plusieurs responsables militaires iraniens et relayée par l’agence Tasnim, fait craindre une nouvelle flambée des prix du brut, mais surtout révèle la nervosité croissante du régime face aux succès militaires israéliens.

« Toutes les options sont sur la table. Si la guerre nous est imposée, nous bloquerons Ormuz et le monde entier en subira les conséquences », a déclaré le général Abolfazl Shekarchi, porte-parole des forces armées iraniennes.

Le détroit d’Ormuz : une artère vitale du commerce mondial

Situé entre l’Iran et le sultanat d’Oman, le détroit d’Ormuz est large de seulement 33 kilomètres en son point le plus étroit. Chaque jour, plus de 18 millions de barils de pétrole y transitent, principalement depuis l’Arabie Saoudite, les Émirats et l’Irak vers l’Asie et l’Europe. Sa fermeture, même temporaire, provoquerait un choc pétrolier immédiat, avec une flambée des prix et une mise à l’épreuve des économies mondiales déjà fragilisées.

Mais cette menace, que l’Iran brandit régulièrement depuis deux décennies, n’a jamais été mise à exécution, en grande partie en raison des conséquences catastrophiques pour son propre secteur énergétique, dont les exportations de pétrole représentent plus de 70 % des revenus d’État.

Israël dénonce une tentative de « chantage mondial »

La réponse israélienne ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, a qualifié cette menace de

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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« tentative désespérée de détourner l’attention des pertes subies par l’Iran, et de faire pression sur les puissances occidentales par la peur économique. »

Il a ajouté que « l’État d’Israël ne se laissera pas intimider par les menaces qui visent des civils innocents et des marchés internationaux », soulignant que « le droit à l’auto-défense d’Israël ne dépend pas du prix du baril ».

Une menace qui vise aussi Washington

Téhéran ne cache pas que cette déclaration vise autant Jérusalem que Washington, dont la 5e flotte est basée à Bahreïn, à quelques centaines de kilomètres du détroit. En menaçant Ormuz, l’Iran cherche à faire pression sur l’administration Biden pour qu’elle pousse Israël à modérer ses opérations militaires, notamment après les frappes sur Fordow, Ispahan et les infrastructures militaires iraniennes.

Mais pour l’heure, les États-Unis refusent de céder à ce chantage. Le porte-parole du Pentagone a affirmé que « toute tentative de bloquer la libre navigation dans le détroit sera considérée comme une déclaration d’hostilité, avec des conséquences immédiates ». Des destroyers américains ont déjà été redéployés dans la région, et les forces françaises et britanniques suivent également la situation de près.

Le monde arabe prend ses distances avec l’Iran

La menace de fermeture d’Ormuz a provoqué l’irritation des monarchies du Golfe, premières concernées par une éventuelle perturbation du trafic pétrolier. L’Arabie Saoudite, les Émirats et le Koweït ont condamné la déclaration iranienne, appelant à la liberté de navigation dans les eaux internationales.

Des analystes du Golfe estiment que Téhéran cherche à entraîner ses voisins sunnites dans sa confrontation avec Israël, mais que ceux-ci refusent d’être les otages de l’agenda idéologique des mollahs.

L’Arabie Saoudite, bien qu’ayant suspendu les discussions de normalisation avec Israël depuis les hostilités, maintient une coopération sécuritaire discrète avec Washington et partage l’objectif de contenir l’Iran.

Une économie iranienne sous pression

En menaçant Ormuz, l’Iran prend également le risque de se tirer une balle dans le pied. Le régime a déjà vu ses exportations pétrolières chuter depuis les sanctions américaines, et la fermeture du détroit serait une catastrophe pour sa propre économie. Le marché noir du pétrole iranien – passant par la Chine et la Syrie – transite aussi par cette zone.

Par ailleurs, cette posture guerrière ne fait qu’accélérer les fuites de capitaux, la chute de la monnaie iranienne, et l’isolement diplomatique du régime. Dans les rues de Téhéran, de plus en plus de citoyens dénoncent les politiques aventureuses du gouvernement, qui sacrifient leur avenir sur l’autel d’une guerre idéologique contre Israël.

Israël reste en alerte mais serein

Du côté israélien, cette nouvelle menace est prise au sérieux mais ne change pas la stratégie globale. L’État hébreu reste concentré sur la neutralisation des menaces concrètes – missiles, drones, infrastructures militaires – et laisse le soin aux puissances maritimes de gérer la sécurité des détroits internationaux.

Le  chef d’état-major de Tsahal, a résumé la position d’Israël :

« Nous avons conscience que l’Iran joue une guerre sur tous les fronts – militaire, économique, psychologique. Mais nous avons une mission : protéger notre peuple. Rien ne nous détournera de cette mission. »

Conclusion : la peur comme arme, la lucidité comme réponse

En menaçant de fermer le détroit d’Ormuz, l’Iran montre une fois de plus qu’il est prêt à faire trembler l’économie mondiale pour sauver un régime en crise. Mais cette tentative de chantage ne fait que renforcer la détermination d’Israël et de ses alliés à contenir cette menace régionale devenue globale.

Dans ce bras de fer, Israël reste solide, lucide, et fidèle à ses principes : ne jamais céder à l’intimidation, défendre sa population, et préserver l’équilibre stratégique d’un Moyen-Orient instable.